Le Burkina Faso entame parfaitement sa campagne africaine. Après sa précieuse victoire (1 # 0) contre la Mauritanie, le pays des Hommes intègres s’offre le luxe d’occuper la première place du groupe D, devant l’Algérie, le favori. C’est une entame plus que réussie d’autant plus que, pour la première fois de leur histoire, les Etalons obtiennent une victoire lors de leur premier match en phase finale de Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Outre cet aspect historique, cette victoire ouvre presque les portes des huitièmes de finale aux Etalons. En espérant, au pire des cas, que les Etalons fassent partie des 4 meilleurs 3e. Rien que ça.
Pour autant, ce ne fut pas un match maîtrisé pour les hommes de Hubert Vélud, sérieusement bousculés par les Mourabitounes de la Mauritanie. Ce fut une victoire poussive, obtenue dans les derniers instants du match, sur penalty. Mais pourquoi les Etalons ont-ils eu mal cet après-midi ? Si la chaleur -le match s’est joué à 14h- peut être évoqué, elle n’explique pas tout. Le 4-3-3 de Vélud, qui cadre bien avec la qualité de l’effectif, n’a pas suffisamment fonctionné en raison notamment du faible niveau affiché par certains joueurs. A l’analyse, ce relatif échec _relatif parce qu’au bout, il y a la victoire _ est dû essentiellement à la contre-performance des individualités censées mieux animer ce système.
Un milieu de terrain sans maîtrise
Trop souvent, on a tendance à pointer du doigt le système mis en place par l’entraîneur. Mais sur ce match des Etalons, le dysfonctionnement vient surtout du faible niveau technique affiché par certains joueurs et des mauvais choix opérés par les autres. A commencer par le milieu, composé de Adama Guira, Blati Touré et surtout du tant désiré, le chouchou du public burkinabè, Stéphane Aziz Ki. Ce milieu a échoué dans sa mission de contrôler le ballon et de dicter le tempo au jeu. Dans ce trio, deux hommes ont étonnamment été en dessous de leurs qualités. Il s’agit de Blati Touré et Aziz Ki. Avec un retour systématique à l’arrière, vers son camp, alors que le jeu commande souvent d’orienter le jeu vers l’avant, Blati Touré n’a jamais semblé rechercher la verticalité. Il a même perdu des ballons qui auraient pu coûter un but. Quant à Aziz Ki, il n’a pas répondu aux attentes. Il a eu du mal à trouver ses attaquants dans de meilleures conditions et a perdu beaucoup de ballons. Sa trop grande propension à frapper de loin alors que d’autres possibilités existent, lui aura été préjudiciable. En clair, ce milieu a manqué de maîtrise technique et de coordination.
Une attaque sans inspiration
Que dire de l’attaque des Étalons ? Composée du trio Ismaël Bangré, Mohamed Konaté et Cédric Badolo, elle n’a jamais été à mesure de véritablement inquiéter le gardien mauritanien. L’ombre de lui-même, Ismael Bangré n’a pas marqué de points en l’absence des habituels titulaires. Il a eu du mal à créer du danger et à se montrer disponible sur certaines phases de jeu. Ce qui rendait la tâche facile à la défense adverse. Mohamed Konaté, lui, s’est beaucoup plus illustré à travers les fautes qu’autre chose. Si on peut lui concéder le fait de n’avoir pas été trouvé dans les meilleures conditions possibles, force est de reconnaître que l’attaquant burkinabè s’est montré brouillon sur les quelques balles à lui adressées. Son jeu dos au but n’est pas des plus efficaces, perdant à chaque fois ses duels. Le dernier du trio, Cédric Badolo, était le plus en vue même si ses choix n’ont pas toujours été les bons. Les changements opérés par le coach Velud ont eu le mérite de réveiller cette attaque, surtout l’entrée du capitaine Bertrand Traoré.
La défense, seule note de satisfaction
Si elle a concédé des tirs, la défense s’est bien comportée dans l’ensemble, avec notamment un Edmond Tapsoba rassurant et un Hervé Koffi impérial dans ses cages. La petite note de déception vient peut-être de Issa Kaboré, dont la plupart des choix n’ont pas été judicieux. Ses tentatives de débordement sont restées vaines pour la plupart et il a manqué de justesse dans certaines prises de décision. Le penalty qu’il vient provoquer a le mérite de sauver son match.
Se remettre en ordre avant l’Algérie
Le premier vrai test des Etalons à cette CAN sera contre les Fennecs d’Algérie le samedi 20 janvier prochain. Face à une équipe qui exerce un pressing haut et qui est agressive sur le porteur de ballon, les Etalons devraient être justes physiquement et techniquement pour éviter de subir dans les premiers instants, et même tout au long du match. Pour ce match, dont un bon résultat nous assurerait la qualification, le coach doit apporter quelques changements au niveau des hommes. Ismael Bangré, Mohamed Konaté et Aziz Ki devraient quitter le onze de départ, en espérant que Bertrand Traoré et Dango Ouattara seront prêts physiquement. Il va falloir être plus ambitieux que ce que l’on a montré. Un bon résultat face à l’Algérie renforcerait notre ambition à cette CAN.
Par Shady COULIBALY (www.letalon.net)